Luberon
Dernière visite en janvier 2020
C’est ici que j’ai grandi, dans ce petit bout de Provence qui s’étire de la plaine de la Durance aux monts du Vaucluse. Le chant des cigales, l’odeur du romarin et de la lavande, le goût des olives à l’heure de l’apéro, la terre cramée par le soleil et balayée par le Mistral… Autant de façons de décrire le Luberon de mon enfance, où j’ai la chance de revenir souvent, et que je vous emmène découvrir !
Cucuron
Que serait le Luberon sans ses villages provençaux aux ruelles pavées et aux boutiques colorées ? Au cœur du pays d’Aigues, une poignée d’entre eux a su rester authentique, à commencer par Cucuron.
La place de l’Etang est le départ d’un circuit « Patrimoine » qui arpente le bourg (prospectus disponible à l’office du tourisme). Jolis points de vue sur les toits depuis la vieille tour des remparts et le donjon Saint-Michel.
Au-dessus de Cucuron, la chapelle de l’Ermitage domine.
Ansouis
Le lierre grimpe sur les murs en pierre du village d'Ansouis. Ancienne forteresse militaire, le château a été bâti au Xe siècle pour contrôler la vallée d'Aigues.
Saint-Martin-de-la-Brasque
Une autre vieille bourgade aux maisons typiques.
En saison, son marché du dimanche matin respire le Sud, et on adore ça !
Source du Mirail
A La Motte-d'Aigues, c’est une balade sans prétention bien connue des luberonnais que la source du Mirail, parfaite pour pique-niquer. Gamins, on y construisait de petits radeaux en bois que l’on lâchait dans le courant…
Etang de la Bonde
L'été, c'est au lac de la Bonde que se retrouvent les locaux, pour se baigner dans l'un des plus importants réservoirs d'eau du Sud Luberon.
Randonnée jusqu'au Mourre Nègre
Un classique, puisqu’il s’agit du sommet du Luberon, mais il est vrai que la rando en elle-même depuis Cabrières-d’Aigues n’est pas passionnante : un aller-retour sur piste puis sur chemin, principalement dans la forêt.
Le tronçon final du coteau de la Combre jusqu’à l’antenne conjugue conifères et graminées sur un beau relief ondulé. Au sud, la plaine de la Durance et la Sainte-Victoire, et au nord, Apt et la vallée du Calavon. 4 heures très tranquilou aller-retour pour boucler cette rando.
Cadenet
Ce n’est pas pour le charme de ses allées que j’affectionne Cadenet, mais pour ses troglodytes ! Sur les hauteurs du village, on accède librement à cet ensemble de salles voutées et d’escaliers taillés dans la roche, datant du XVIe siècle. Enfant, c’était un merveilleux terrain de jeu ! On perçoit de là-haut toute la plaine de la Durance.
Lourmarin
Labellisé Plus beau village de France, au milieu des vignes et des oliviers, Lourmarin fait partie des communes phare du Luberon. On aime à rapeller qu'Albert Camus a vécu ici, et qu'il y repose. Pour découvrir Lourmarin, l'office du tourisme propose un itinéraire qui court entre les maisons de caractère et les ruelles étroites.
Bonnieux
Les forêts de chênes et les champs de lavande dessinent sur le plateau des Claparèdes des paysages paisibles, à l’écart des circuits touristiques les plus balisés. La plaine s’étend de Bonnieux à Castellet, dans un patchwork de vignobles et d’oliviers, parsemé d’habitats de pierre sèche.
Bonnieux est érigé sur le versant nord de la crête du Luberon. Du haut des 86 marches de la vieille église, à travers les branches de cèdres centenaires, on embrasse les cultures agricoles qui s’étendent à perte de vue, jusqu’au mont Ventoux.
Si vous arrivez à Bonnieux par le Nord, faites une halte au pont Julien, un singulier ouvrage romain daté de l’an 3 avant J. C. !
Et si vous venez du Sud, la route qui serpente dans la combe de Lourmarin, entre le Petit et le Grand Luberon, est également très pittoresque.
Dans la forêt des Cèdres, l’enclos des bories de Bonnieux est d’un style très différent de celui de Gordes que j'évoque plus loin : moins connu, peu restauré, il est aussi bien plus sauvage et bien plus vaste ! Le parc de 4 hectares comporte une vingtaine d’habitations, des aires de battages du blé, des aiguiers (réservoirs d’eau), un rucher… Le clou du spectacle, en fin de parcours, un magnifique panorama sur Bonnieux et la vallée du Calavon ! Environ 45 minutes de découverte.
Gordes
Comme beaucoup de villages en Luberon, Gordes est perchée sur un éperon rocheux qui surplombe la campagne. Le plus beau point de vue pour l’admirer se trouve au bord de la D15 qui vient du Sud (parking aménagé).
Les ruelles sont une invitation à la flânerie…
On m’a emmenée boire un verre au Cercle Républicain, un café dont la terrasse étriquée révèle une super vue sur les maisons chics et leur piscine. Une autre façon de découvrir Gordes !
Au nord-ouest du centre-ville se situe l’une des images de carte postale les plus connues du Luberon : l’abbaye de Sénanque, baignée de champs de lavande (floraison en juillet). Il s’agit d’un monastère cistercien fondé au XIIe siècle, et qui accueille encore aujourd’hui une communauté religieuse. Ce sont les droits d’entrée et les revenus de la boutique qui permettent l’entretien de ce patrimoine et la subsistance des moines. Si vous n’avez pas l’occasion de la visiter, un coup d’œil aux seuls extérieurs est tout de même superbe !
Le village des bories est un autre témoignage de l’histoire locale. Ces cabanons de pierre sèche, parfaitement intégrés dans le paysage, sont des constructions traditionnelles provençales érigées sans mortier, car ici, l’eau est rare. Appelés capitelles dans le Gard ou orris dans les Pyrénées, ces habitats temporaires saisonniers proviennent de la nécessite d’épierrer le sol pour mettre les terrains en culture. On compte 6 000 bories en Provence, et 400 rien qu’à Gordes. Les plus anciennes datent du XIVe siècle et ont été occupées jusqu’au XIXe ; elles ont été restaurées, mais tout est d’origine. Prévoyez 1 heure de visite.
Roussillon
Un énième village luberonnais remarquable. Il fait partie du massif des Ocres, façonné par la nature et par l’Homme, et qui s’étend sur 25 km entre Viens et Saint-Pantaléon. La couche d’ocre y atteint jusqu’à 50 mètres d’épaisseur ! Déposé par la mer qui recouvrait la Provence il y a 100 millions d’années, le sable ocreux contient du fer qui s’est oxydé, d’où sa coloration. Au XXe siècle, on extrait la terre du sol, sépare l’ocre du sable, et exporte ce pigment naturel vers tous les continents. Quand la concurrence des colorants artificiels engendre la fermeture des mines deux siècles plus tard, la ville s’adapte en se tournant vers le tourisme.
Un sentier de découverte est notamment aménagé. Le plus long des deux itinéraires demande 45 minutes de visite, au sein des étonnantes falaises orange et rouges. Oubliez les chaussures blanches ! 2,50 € l’entrée, 3 € le parking. Ici, encore plus qu'ailleurs en Luberon, on préfèrera venir aux arrières saisons, loin de la foule et de la chaleur écrasante...
L’ocre a aussi épousé le corps des maisons de Roussillon.
Gargas
Les mines de Bruoux témoignent aussi de l’exploitation ocrière à Gargas, mais cette-fois-ci souterraine. Sous une forêt de pins a été creusé à coups de pioche un imposant labyrinthe, dont les galeries mesurent jusqu’à 15 mètres de haut et 300 mètres de long.
Rustrel
A Rustrel, les propriétaires des terrains abritant les anciennes carrières d’ocres se sont associés, afin de faire découvrir ce que l’on appelle le Colorado provençal. Pour 5 €, vous accèderez au parking et on vous remettra le plan du site. Une balade d’une heure et demie fait le tour des points les plus connus : le Sahara, le Désert Blanc et les Cheminées des Fées.
On passe d’abord devant un bel ouvrage, l’aqueduc de Couloubrier, utilisé pour transporter l’eau depuis les carrières.
Le Sahara me donne ensuite l’impression d’arriver sur une autre planète, ou du moins sur un autre continent. Le dégradé de jaune et de rouge, sous un ciel bleu pur comme on n'en trouve qu’en Provence, est incroyable !
Plus loin, le sable s'éclaircit.
Après un passage dans les bois, on rejoint un merveilleux belvédère qui révèle toute l’ampleur du site.
On atteint ensuite les Cheminées des Fées.
Le sentier se termine peu après le Désert Blanc.
A l’habituel débat Roussillon contre Rustrel, je réponds sans hésitation Rustrel, que j’ai trouvé beaucoup plus sauvage et éclatant.
Saignon
Attachant village haut perché, Saignon se distingue de par son rocher, occupé depuis l’Antiquité et où demeurent d’importants remparts. On y jouit d’un panorama sur toute la plaine du Luberon, au nord le sommet pelé du mont Ventoux, et au sud le Mourre Nègre.
Les ruelles fleuries du village convergent vers une placette bourrée de charme.
Quant à l’église paroissiale Notre-Dame-de-Pitié, elle fut un important lieu de pèlerinage pour la Provence.
Saignon est aussi connue pour ses champs de lavande, nombreux le long de la D232 en provenance de Bonnieux.
Auribeau
Mais mon endroit préféré pour contempler les lavandes, c’est la D48 qui relie Saignon à Auribeau, sur le plateau des Claparèdes. Les champs sont ici beaucoup moins disciplinés qu’à Valensole, mais cela n’enlève rien à leur charme, bien au contraire !
Jetez un coup d’œil au minuscule bourg d’Auribeau et à ses maisonnettes en pierre...
Castellet
Tout aussi petit et tout aussi mignon, Castellet possède une belle église et un lavoir. Je me suis arrêtée à la Cave de Cricri, une jolie boutique où l’on trouve des produits locaux, comme du jus de cerises ou des sachets de lavande.
Silvergues
Au fin fond du Luberon se dissimule le minuscule patelin de Silvergues, moins de 50 habitants. S’il est vrai qu’il n’y a pas grand-chose à y faire, on y retrouve tout ce qui fait la Provence, sans l’agitation touristique qui va avec : les vieilles pierres, les cyprès…
à table !
Grosse chaleur ? Direction la charmante terrasse de l’Art Glacier, agencée autour d’une fontaine, pour déguster d’excellentes glaces artisanales ! Classiques ou plus originaux, les parfums sont servis dans de grandes coupes à partager (ou pas !), agrémentés de fruits frais, de meringue, de nougatine… Très bonne adresse où l’on paye la qualité des produits et le cadre enchanteur.
Ne quittez pas le Luberon sans avoir goûté au gibassier, une sorte de galette à l’huile d’olive que l’on ne fabrique qu’en Provence. Le vrai gibassier est dur et bien différent de la pompe à l’huile moelleuse. On en trouve un excellent à la Maison du Gibassier à Lourmarin, ou à la boulangerie Verilhac Lionnel à la Tour-d'Aigues.
Délicat équilibre entre tradition et modernité dans les assiettes de La Closerie ! Les notes croquantes et acidulées relèvent à merveille les traditionnels foie gras, nage de poisson et gibier en sauce. Une étoile à cette table.
Au cœur du pittoresque village de Cucuron, La Petite Maison est une autre table étoilée qui saura ravir les gastronomes ! La cuisine, signée Eric Sapet, transpire la générosité et l’amour des bons produits. Un menu qui change chaque semaine, peu de tables et une déco traditionnelle (gros plus pour l'adorable patio en été !).
C’est dans un très beau jardin provençal que se situe l’auberge de La Fenière, également décorée d’une étoile au Michelin. Reine Sammut et sa fille y préparent une savoureuse cuisine méditerranéenne qui met à l’honneur l’huile d’olive et qui, depuis peu, est sans gluten. Service distingué.